Anglo-Arabe

L’Anglo-Arabe est une race originaire de France, dont la création remonte au début du XIXe siècle, dans un contexte où l’armée et les haras nationaux cherchaient à produire un cheval à la fois rapide, résistant et polyvalent, capable de répondre aux exigences militaires, sportives et civiles. Ce cheval est issu de croisements strictement encadrés entre le Pur-sang Arabe (apportant finesse, endurance et intelligence) et le Pur-sang Anglais (reconnu pour sa vitesse, son influx nerveux et son aptitude aux courses).

Les premiers croisements furent expérimentés dans les grands haras nationaux tels que ceux de Tarbes, Pau, Pompadour et Cluny, où la sélection visait à fixer des qualités morphologiques et fonctionnelles précises. Le stud-book officiel fut créé dès 1836, ce qui fait de l’Anglo-Arabe l’un des plus anciens chevaux de sport français à avoir été reconnu et organisé en race. Il a rapidement acquis une réputation internationale, notamment grâce à ses performances en concours complet, saut d’obstacles et courses d’endurance.

Traditionnellement élevé dans le Sud-Ouest de la France, l’Anglo-Arabe est considéré comme un symbole du savoir-faire équestre français. Il incarne une synthèse réussie entre la noblesse orientale et la rigueur britannique, donnant naissance à un cheval à la fois élégant, équilibré, et taillé pour la compétition. Sa sélection est aujourd’hui encore assurée par l’Association Nationale de l’Anglo-Arabe (ANAA), sous contrôle de l’IFCE, selon des critères généalogiques, morphologiques et sanitaires rigoureux, en accord avec les normes internationales de la CIAA (Conférence Internationale de l’Anglo-Arabe).

L’Anglo-Arabe joue un rôle génétique majeur dans l’amélioration de nombreuses races sportives modernes. Issu d’un croisement équilibré entre Pur-sang Arabe et Pur-sang Anglais, il combine la rusticité, l’endurance, la longévité et l’intelligence du premier avec la vitesse, la puissance et l’amplitude des allures du second. Ce patrimoine génétique hybride confère à l’Anglo-Arabe une variabilité contrôlée et une valeur ajoutée considérable dans les programmes de sélection.

La race est régulièrement utilisée pour :

-Apporter du sang neuf dans les lignées de chevaux de sport,

-Améliorer la qualité de galop et la tenue en terrain varié,

-Renforcer la solidité de la structure osseuse et la franchise des articulations,

-Transmettre un bon mental, à la fois volontaire, sensible et travailleur.

Son génome équilibré permet d’éviter certains excès typiques des lignées ultra-sélectionnées (trop de sang, fragilité, hyper-réactivité). Dans plusieurs pays, l’Anglo-Arabe a été introduit dans les schémas de croisement visant à créer des chevaux performants pour le concours complet, l’endurance ou le TREC. Il est également à l’origine de plusieurs races ou types régionaux dits “de complément”.

Enfin, la sélection généalogique de la race est encadrée de façon rigoureuse par le stud-book officiel et la Conférence Internationale de l’Anglo-Arabe (CIAA), garantissant une traçabilité fiable des croisements, un pourcentage minimum de sang arabe (≥12,5 %) et une compatibilité avec les standards internationaux.

L’Anglo-Arabe est globalement une race robuste et saine, bénéficiant d’un patrimoine génétique diversifié grâce à l’équilibre entre les lignées Pur-sang Arabe et Anglais. Sélectionné historiquement pour sa résistance à l’effort, sa longévité et sa récupération rapide, il présente peu de pathologies spécifiques à la race.

Cependant, comme tout cheval de sang, certains individus peuvent présenter :

-une sensibilité gastrique, avec un risque modéré d’ulcères en cas de stress, d’alimentation déséquilibrée ou de changement de rythme brutal ;

-une ossature parfois fine chez les sujets très typés PS, pouvant exposer à des traumatismes en cas de travail inadapté ou de surmenage sportif ;

-un tempérament sensible, qui nécessite une gestion attentive pour éviter les troubles comportementaux liés au stress (tics, agitation, amaigrissement).

Sur le plan génétique, aucune maladie héréditaire grave n’est actuellement associée spécifiquement à la race Anglo-Arabe dans les bases officielles (IFCE, SIRE, CIAA). Le stud-book impose néanmoins un contrôle de filiation ADN, des tests sanitaires obligatoires pour les reproducteurs (anémie infectieuse, artérite virale, métrite, grippe équine…), et une traçabilité stricte des origines pour prévenir tout risque de diffusion de troubles génétiques.

Enfin, l’Anglo-Arabe bénéficie souvent d’une très bonne récupération physique, d’une qualité de pied satisfaisante, et d’une capacité à vieillir sportivement en restant actif bien au-delà de 15 ans dans des disciplines exigeantes comme l’endurance ou le TREC.

L’Anglo-Arabe est l’une des plus anciennes races de chevaux de selle françaises, dont l’histoire remonte à la première moitié du XIXe siècle. Elle naît d’un projet d’État, à une époque où la France cherche à perfectionner son cheptel équin pour des usages militaires, civils et sportifs. Les objectifs étaient clairs : créer un cheval rapide, endurant, polyvalent et intelligent, en croisant le sang chaud du Pur-sang Arabe avec celui, plus puissant et nerveux, du Pur-sang Anglais.

Origines et premières expérimentations (vers 1800–1850) :

Dès la fin des guerres napoléoniennes, l’armée française et les haras nationaux prennent conscience des limites des chevaux locaux, trop lourds ou peu endurants pour les besoins de la cavalerie moderne. Sous la Restauration puis la monarchie de Juillet, les haras d’État — notamment Tarbes, Pau, Pompadour et Cluny — sont mobilisés pour créer une nouvelle race.

Les premiers croisements ont lieu entre des juments locales ou orientales et des étalons arabes puis anglais. Les produits de ces unions, appelés "chevaux demi-sang", sont soigneusement suivis et sélectionnés pour donner naissance aux premiers Anglo-Arabes identifiés. Le stud-book officiel est créé par ordonnance royale en 1836, ce qui en fait l’un des plus anciens registres généalogiques équins encore actifs.

Structuration de la race et diffusion (1850–1900) :

Tout au long du XIXe siècle, l’Anglo-Arabe se forge une réputation nationale et internationale. Il est reconnu pour ses qualités militaires, notamment dans la cavalerie légère, et devient un cheval de choix pour les officiers et les écoles de guerre à cheval.

Les grandes familles équestres françaises, comme les Lhoste, Bayard et Saint-Arroman, contribuent à la consolidation de la race. En parallèle, l’État organise la gestion du stud-book à travers une politique rigoureuse d’identification, de contrôle de filiation et de reproduction. Les produits sont classés en sections selon leurs origines, une structuration qui préfigure la réglementation actuelle.

L'âge d’or militaire et sportif (1900–1950):

Le début du XXe siècle est une période glorieuse pour l’Anglo-Arabe. Utilisé massivement dans les deux guerres mondiales pour les transports, les liaisons et la cavalerie, il prouve sa résistance, sa sobriété et sa robustesse dans des conditions extrêmes. Il devient également un cheval de sport, notamment dans les concours militaires, ancêtres du concours complet moderne.

Dans les années 1930–50, les épreuves de concours complet international (CCI) voient les Anglo-Arabes briller à l’échelle européenne. Ils sont montés par des officiers cavaliers de haut niveau, tant en France qu’à l’étranger.

Reconversion et compétition moderne (1950–1990):

Après la Seconde Guerre mondiale, avec la motorisation de l’armée, le cheval cesse d’être un outil stratégique. L’Anglo-Arabe subit une baisse de popularité, mais il trouve un nouveau terrain d’expression : le sport équestre civil.

Dès les années 1960, il est très performant en concours complet, en endurance et en saut d’obstacles, notamment grâce à sa polyvalence et son mental fiable. Le haras de Tarbes devient un centre névralgique de la sélection, avec des étalons comme Nithard, Fandango, Furioso AA, qui marquent profondément la race.

En 1970, la Conférence Internationale de l’Anglo-Arabe (CIAA) est créée pour harmoniser les stud-books de différents pays (France, Espagne, Italie, Hongrie...), consolidant son statut international.

Réorganisation et redéfinition (1990–2020):

Avec la domination des chevaux warmblood (KWPN, Holsteiner, BWP…) dans les sports équestres internationaux, l’Anglo-Arabe voit son effectif diminuer. Pourtant, la race résiste, portée par des passionnés et des structures locales. En 2001, l’Association Nationale de l’Anglo-Arabe (ANAA) est fondée et devient organisme de sélection agréé, prenant le relais de l’État pour orienter la race.

La gestion du stud-book est modernisée, les sections sont clarifiées (I, II, III), et l’exigence d’un minimum de 12,5 % de sang arabe est maintenue. L’Anglo-Arabe est repositionné comme cheval de sport polyvalent, de loisir haut de gamme, et de croisement améliorateur dans d’autres races.

Aujourd’hui et demain : une race d’équilibre et d’avenir:

En 2025, l’Anglo-Arabe reste une race française vivante, dotée d’un stud-book actif, d’un programme de sélection précis, et d’un encadrement sanitaire rigoureux. Il est de plus en plus recherché pour des disciplines comme le TREC, l’endurance, le complet amateur, ou comme cheval d’instruction haut de gamme.

Avec les enjeux contemporains (sobriété alimentaire, rusticité, polyvalence), l’Anglo-Arabe apparaît comme un modèle de durabilité équestre. Grâce aux efforts conjoints de l’ANAA, de l’IFCE et des éleveurs, la race s’adapte tout en conservant son identité noble, son origine prestigieuse et sa valeur patrimoniale française.

L’Anglo-Arabe possède un tempérament vif, intelligent et équilibré, hérité de ses origines croisées entre Pur-sang Arabe et Pur-sang Anglais. Il se distingue par une grande sensibilité, une forte capacité d’apprentissage et une volonté marquée de coopérer avec son cavalier.

Cheval de sang par excellence, il manifeste une énergie naturelle, parfois bouillonnante chez les sujets jeunes ou très typés PS, mais qui reste maîtrisable avec un travail régulier et adapté. Sa vivacité ne rime pas avec nervosité : bien éduqué, il fait preuve de franchise, de loyauté et de respect envers l’humain.

L’Anglo-Arabe est aussi reconnu pour sa polyvalence mentale : il est capable d’affronter des épreuves techniques (dressage, obstacle, TREC), de résister à la fatigue (endurance), tout en restant disponible dans des environnements variés. Il montre un mental solide et une bonne récupération émotionnelle, ce qui le rend fiable en compétition comme en extérieur.

Cheval généreux, courageux, parfois sensible voire orgueilleux, il demande un cavalier calme et cohérent, qui saura canaliser son énergie sans le brider. Lorsqu’il est compris, l’Anglo-Arabe devient un partenaire dévoué, performant et élégant, apprécié autant en amateur éclairé qu’en professionnel.

L’élevage du cheval Anglo-Arabe est historiquement et majoritairement implanté dans le Sud-Ouest de la France, berceau de la race. Les régions les plus emblématiques sont :

-Occitanie, en particulier les départements du Gers, des Hautes-Pyrénées (Tarbes), des Pyrénées-Atlantiques (Pau), du Tarn et du Lot, où se trouvent les lignées les plus anciennes.

-Nouvelle-Aquitaine, notamment la Dordogne, la Corrèze et la Vienne, autour des anciens haras de Pompadour et de La Roche-sur-Yon.

Ces zones bénéficient d’un climat tempéré, de pâturages variés et d’un savoir-faire équestre ancien qui ont permis le développement d’un élevage raisonné et adapté à la sélection de chevaux robustes et endurants.

Depuis plusieurs décennies, l’Anglo-Arabe est aussi élevé dans d’autres régions françaises, notamment :

-en Bretagne,

-en Auvergne-Rhône-Alpes,

-en Pays de la Loire (La Roche-sur-Yon),

-et plus ponctuellement en Normandie, en raison de la dynamique des sports équestres.

À l’échelle européenne, l’Anglo-Arabe est également présent dans plusieurs pays membres de la CIAA (Conférence Internationale de l’Anglo-Arabe), comme l’Italie, l’Espagne, la Pologne ou la Hongrie, où des élevages certifiés entretiennent et diffusent la race, en conformité avec les standards français.

La race Anglo-Arabe fait aujourd’hui l’objet d’une revalorisation progressive, portée par la reconnaissance croissante de ses qualités sportives, mentales et génétiques. Longtemps éclipsée par la montée en puissance des chevaux "warmblood" européens (type Selle Français, Holsteiner, KWPN), l’Anglo-Arabe retrouve un nouvel intérêt dans des disciplines comme le concours complet, l’endurance, le TREC et même le saut d’obstacles, où son polyvalence naturelle, sa légèreté et sa résistance sont des atouts majeurs.

Les éleveurs français, appuyés par l’ANAA et l’IFCE, concentrent leurs efforts sur une sélection généalogique stricte et une mise en valeur des lignées performantes, tant sur le plan sportif que reproductif. Le stud-book s’ouvre également à des croisements stratégiques (dans les sections II et III) afin d’élargir la base génétique sans perdre l'identité de la race.

À l’international, l’Anglo-Arabe bénéficie du soutien de la CIAA, qui œuvre pour une harmonisation des critères de sélection et une visibilité accrue de la race au sein des livres généalogiques européens. Des échanges sont en cours avec plusieurs pays d’Europe centrale et du Sud pour renforcer l’élevage hors de France, tout en gardant la souche française comme référence.

Enfin, dans un contexte de recherche d’équidés plus rustiques, économes et adaptés au changement climatique, l’Anglo-Arabe se distingue par sa sobriété alimentaire, sa résistance à l’effort, et sa capacité d’adaptation, ce qui pourrait en faire un cheval d’avenir, autant pour le loisir sportif que pour des disciplines de compétition diversifiées.