Auxois (Cheval)

Le Cheval de Trait Auxois est originaire de la région naturelle de l’Auxois, située au cœur de la Bourgogne, dans l’actuel département de la Côte-d’Or (21), en France. Ce territoire, caractérisé par un relief vallonné, un bocage préservé et de riches prairies, constitue un cadre idéal pour l’élevage de chevaux rustiques et puissants. Le climat, de type tempéré à tendance continentale, favorise une agriculture durable, historiquement centrée sur l’élevage.

– Région d’origine : Bourgogne, principalement autour de Semur-en-Auxois et Saulieu

– Département : Côte-d’Or

– Climat : Tempéré continental, propice à l’élevage

– Paysage : Bocage, prairies naturelles, collines douces

Origine culturelle :

Le Cheval Auxois est profondément enraciné dans la culture rurale bourguignonne. Il apparaît au XIXe siècle, à partir du croisement de juments locales avec des étalons de races de trait lourd notamment le Boulonnais, l’Ardennais et surtout le Trait du Nord — dans le but d’obtenir un cheval puissant, docile et adapté aux travaux agricoles.

– Utilisation traditionnelle : travaux agricoles, traction lourde, labours profonds

– Rôle socio-économique : pilier de l’économie paysanne avant la mécanisation

– Symbole régional : incarne la force tranquille et le savoir-faire agricole de la Bourgogne

– Valorisation contemporaine : promu aujourd’hui comme patrimoine vivant, notamment dans des activités de traction écologique, de loisirs et d’agrotourisme

L’Auxois demeure le berceau de la race, où éleveurs, collectivités et passionnés œuvrent à sa préservation et à sa reconnaissance comme élément fort de l’identité régionale.

Le Cheval de Trait Auxois présente une valeur génétique patrimoniale majeure, à la fois comme héritier d’une lignée régionale spécifique et comme gardien de diversité génétique au sein des races de trait françaises. Sa conservation représente un enjeu important pour la préservation de la biodiversité équine domestique.

Origine génétique maîtrisée :

Issu, au XIXe siècle, de croisements entre des juments locales de Bourgogne et des étalons Boulonnais, Ardennais, et surtout Trait du Nord, le Cheval Auxois a été conçu comme un trait lourd puissant et polyvalent. Il a conservé des caractéristiques morphologiques spécifiques telles qu’une ossature solide, un dos court et des membres puissants, qui le distinguent clairement.

Race à faible effectif :

Classé parmi les races menacées en France, l’Auxois constitue une population réduite, avec une base génétique étroite. La conservation de ses lignées est essentielle pour maintenir la diversité génétique des chevaux de trait lourds, aujourd’hui en recul.

Rusticité et adaptabilité :

Sélectionné pour évoluer dans un environnement rural exigeant, le Cheval Auxois est reconnu pour son excellente capacité de traction, sa robustesse physique et sa résilience naturelle. Ces qualités en font un candidat pertinent dans les programmes de sélection axés sur la rusticité et l’agriculture durable.

Rôle dans la sauvegarde des traits lourds :

En tant que l’une des neuf races de trait françaises reconnues, le Cheval Auxois participe activement à la préservation du patrimoine zootechnique national. Il représente aussi un réservoir génétique complémentaire pour d’autres races dans des projets de croisement, de diversification génétique, ou de revalorisation des traits lourds.

Le Cheval de Trait Auxois est l’héritier d’une tradition agricole et équestre ancienne de la région de l’Auxois, en Bourgogne. Son histoire s’inscrit dans celle des grands chevaux de trait européens, mais avec une identité propre, forgée par les besoins locaux et les particularités de son terroir.

Origines anciennes (avant le XIXe siècle) :

Le pays de l’Auxois, riche en pâturages, a longtemps produit des chevaux de selle et de travail réputés pour leur rusticité. Ces chevaux étaient utilisés à la fois pour le trait léger, la garde militaire et les travaux agricoles.

On trouve dès le Moyen Âge des mentions de chevaux élevés dans cette région, souvent de type "bourguignon", utilisés dans les armées ducale et royale.

Création d’une race spécifique (XIXe – début XXe siècle) :

Avec la Révolution industrielle et l’essor de l’agriculture moderne, le besoin en chevaux de trait lourds devient crucial.

À partir de 1860-1880, les éleveurs de l’Auxois croisent les juments locales avec des étalons de races lourdes : principalement Boulonnais, Ardennais et surtout Trait du Nord, pour obtenir un cheval plus massif et puissant.

Ce programme de sélection donne naissance à un type local bien adapté aux labours profonds, au transport de charges lourdes, et aux terrains vallonnés de la région.

Reconnaissance officielle (1912) :

En 1912, le Stud-book du Cheval de Trait Auxois est officiellement créé, marquant la reconnaissance administrative de la race.

Le standard est défini selon le modèle du Trait du Nord, mais adapté aux critères morphologiques et au climat de l’Auxois.

Apogée et déclin (1920–1970) :

L’entre-deux-guerres et les années 1950 voient un âge d’or pour le cheval Auxois, utilisé massivement dans les fermes, les transports, et parfois même dans l’armée.

Cependant, à partir des années 1950-1960, la mécanisation de l’agriculture entraîne un effondrement de la demande pour les chevaux de trait.

La race est réorientée vers la production de viande, ce qui entraîne une évolution du standard vers des animaux encore plus lourds et massifs.

Sauvegarde et relance (depuis les années 1980) :

Face à la raréfaction des naissances, des éleveurs locaux et le ministère de l’Agriculture mettent en place des programmes de sauvegarde.

L’Union Nationale du Cheval de Trait Auxois est fondée pour coordonner les efforts de sélection, de promotion et de conservation.

Depuis les années 1990, l’accent est mis sur de nouveaux usages non carnés : travail en vigne, attelage, débardage, traction urbaine, tourisme rural.

Aujourd’hui

Le Cheval Auxois est classé parmi les races menacées, mais ses effectifs sont relativement stables grâce à des actions de valorisation locale et à des concours réguliers (notamment à Semur-en-Auxois).

Il est considéré comme un patrimoine vivant de la Bourgogne, symbole de force tranquille, d’ancrage rural et d’identité territoriale.

Le Cheval de Trait Auxois est réputé pour son tempérament calme, docile et coopératif. Ce qui en fait un excellent cheval de travail, particulièrement adapté aux interactions avec l’homme, y compris dans des contextes nouveaux comme la traction urbaine ou l’animation touristique

- Docilité naturelle : Le Cheval Auxois est d’un tempérament doux et facile à manipuler, même pour des personnes non expérimentées. Cette qualité en fait un excellent cheval d’attelage ou de médiation animale.

- Volonté de coopération : Il se montre généralement volontaire au travail, accepte les consignes avec constance, et développe facilement des habitudes de travail régulières.

- Tempérament froid : Comme la plupart des chevaux de trait, il est peu réactif aux stimuli, ce qui le rend très sûr dans des environnements bruyants ou inhabituels (foires, milieux urbains, domaines viticoles).

Attitude au travail :

- Endurant et constant dans l’effort, il est capable de fournir un travail soutenu dans des conditions difficiles.

- Il s’adapte bien à différents contextes de traction : agricole, forestière, viticole ou urbaine.

Il possède une certaine intelligence de situation, lui permettant de gérer les obstacles ou de suivre un parcours en attelage avec une certaine autonomie.

Relation à l’humain:

Très proche de l’homme, il développe aisément un lien avec son meneur ou cavalier, surtout dans des environnements calmes et réguliers.

Il est aussi apprécié pour sa patience, ce qui le rend utilisable en médiation animale, en éducation éthologique ou pour des débutants dans le cadre de balades attelées.

Comportement au jeune âge :

Les poulains sont généralement curieux et peu craintifs. Leur éducation précoce est facilitée par leur caractère souple, ce qui en fait des sujets faciles à manipuler dès le sevrage.

En résumé, le Cheval de Trait Auxois combine force, patience, calme et proximité humaine, ce qui en fait un partenaire idéal pour le travail comme pour les loisirs, dans un cadre rural ou semi-urbain. Sa fiabilité et son tempérament rassurant sont au cœur de son succès dans les nouvelles fonctions écologiques et culturelles auxquelles il est destiné.

Le Cheval de Trait Auxois est principalement élevé dans son berceau historique, la région naturelle de l’Auxois, située au centre du département de la Côte-d’Or, en Bourgogne-Franche-Comté. Ce territoire constitue le cœur géographique de la race et concentre la majorité des éleveurs traditionnels.

Régions principales d’élevage :

– Côte-d’Or (21) : autour de Semur-en-Auxois, Saulieu, Précy-sous-Thil, Vitteaux et Montbard, zones de forte tradition rurale et d’élevage

– Nièvre (58) : dans le prolongement ouest de l’Auxois, notamment autour de Corbigny et du Parc du Morvan, où la tradition de trait lourd reste présente

– Yonne (89) et Saône-et-Loire (71) : quelques élevages en périphérie, souvent liés à la préservation de la race ou à des activités agricoles mixtes

Caractéristiques de la zone d’élevage :

– Climat tempéré à continental, favorable à l’élevage extensif

– Pâturages riches et prairies permanentes, propices à une croissance lente et robuste

– Territoires bocagers, facilitant le maintien d’un mode d’élevage traditionnel et respectueux

– Présence d’éleveurs engagés dans la conservation des races à faible effectif

La zone d’élevage historique est soutenue par des associations locales, des collectivités territoriales et des initiatives agrotouristiques, qui participent activement à la reconnaissance de la race et à sa transmission intergénérationnelle.

Le Cheval de Trait Auxois demeure l’une des neuf races de trait françaises reconnues, mais il figure parmi les trois races les plus menacées, en raison de ses effectifs limités. Depuis la fin des années 1990, la population s’est stabilisée, avec une moyenne de 100 à 120 naissances par an depuis 2016–2018. L’élevage reste fortement concentré en Bourgogne-Franche-Comté, bien que quelques foyers se soient développés en Auvergne, Rhône-Alpes, Charente, et récemment autour de Bordeaux.

Nouveaux usages et valorisation :

À l’origine destiné à la traction agricole, puis à la filière viande, le cheval Auxois connaît depuis plusieurs décennies un renouveau d’utilisation dans des secteurs variés :

– Travail en vigne, initié dès 1997 en Bourgogne (notamment dans des domaines prestigieux comme la Romanée-Conti)

– Débardage forestier, en milieu naturel ou protégé

– Traction urbaine et entretien écologique des espaces publics

– Production de lait de jument

– Attelage de loisir et événements équestres

Ces usages contribuent à redonner une place contemporaine à la race dans des filières durables et porteuses de sens.

Conservation et sélection :

La sélection génétique repose uniquement sur des croisements autorisés avec les races Ardennaise et Trait du Nord, reconnues comme facteurs d’Auxois, afin de garantir la typicité raciale et de limiter les risques de consanguinité.

La gestion de la race est assurée par l’Union Nationale du Cheval de Trait Auxois, active depuis 2014, qui pilote :

– La gestion du stud-book

– La définition du standard racial

– L’organisation des concours annuels, notamment à Semur-en-Auxois

Défis et enjeux :

Malgré une certaine stabilité des naissances, la race reste fragile. Elle est exposée :

– à une vulnérabilité génétique (faible effectif, base étroite),

– à une dépendance aux subventions publiques,

– à la baisse potentielle du nombre d’éleveurs, en l'absence de projets structurants ou d’incitations économiques durables.

Ouvertures et avenir :

La diversification des usages du cheval Auxois, dans les domaines de la viticulture biologique, de la traction écologique ou du tourisme rural, ouvre des perspectives prometteuses.

Des expérimentations en médiation animale, éducation à l’environnement ou éco-services permettent d’envisager une demande renouvelée, notamment de la part :

– des collectivités territoriales,

– des domaines viticoles,

– des associations rurales ou environnementales.

Enfin, une timide émergence à l’export (notamment en Charente ou hors Bourgogne) suggère un potentiel d’extension géographique de la race, à condition de structurer l’offre et de valoriser ses atouts auprès de nouveaux publics.

Le Cheval de Trait Auxois est reconnu pour sa robustesse naturelle, une caractéristique héritée de son origine paysanne et de son adaptation à un environnement agricole exigeant. Sa santé est globalement solide, à condition de respecter ses besoins fondamentaux liés à son gabarit et à sa physiologie de cheval de trait lourd.

Points forts sanitaires :

- Rusticité : Le cheval Auxois supporte bien les conditions climatiques variées, y compris les hivers froids ou humides typiques de la Bourgogne.

- Système digestif stable : Bien nourri et dans des conditions de stabulation ou de pâture adaptées, il présente peu de troubles digestifs graves (coliques, fourbures).

- Peu sujet au stress : Son tempérament calme limite les comportements nerveux ou anxieux, souvent liés à des pathologies secondaires.

Génétique et consanguinité :

Le stud-book veille à limiter les risques de consanguinité, la population étant peu nombreuse.

Aucun défaut génétique héréditaire majeur n’est actuellement signalé à l’échelle de la race, mais un suivi rigoureux des lignées est essentielle pour maintenir la diversité génétique.