Bien qu’il incarne le type Koheilan, Ace of Bask n’est pas un pur Al Khamsa, la lignée maternelle s’arrêtant à 10 Gazal (1910). La souche Kuhailan Haifi est transmise par le père, avec Kuhailan Haifi (1923) comme dernier reconnu Al Khamsa. - Kuhailan
La lignée Koheilan tire son origine du désert du Nejd, vaste plateau central de l’actuelle Arabie saoudite, berceau historique de nombreux chevaux arabes de pure race. Elle est élevée traditionnellement par les tribus bédouines, notamment celles établies dans les régions arides et montagneuses du centre de la péninsule.
Transmise par voie maternelle, comme l’exige la tradition des Al Khamsa (les cinq lignées fondatrices du cheval arabe), la lignée Koheilan se distingue par sa pureté généalogique jalousement conservée. La traçabilité des chevaux se faisait autrefois via des hudgets, des certificats oraux ou écrits transmis entre éleveurs nomades.
Réputée pour son équilibre, sa puissance et sa grande endurance, la lignée Koheilan est restée, pendant des siècles, un symbole de noblesse tribale et un cheval de choix pour la guerre et les grandes traversées du désert. Son influence s’est ensuite étendue jusqu’en Europe centrale et en Russie, où elle a marqué des races comme le Shagya et le Tersk.
La lignée Koheilan joue un rôle fondamental dans l’histoire et la diffusion du cheval arabe pur-sang. Reconnue pour sa pureté généalogique transmise par voie maternelle selon la tradition des Al Khamsa, elle a été largement utilisée comme souche fondatrice dans de nombreux programmes d’élevage.
Grâce à sa constitution solide, sa résistance à l’effort et son caractère stable, elle a permis d’améliorer les qualités physiques et mentales de nombreuses lignées, aussi bien dans le monde arabe qu’en Europe de l’Est (Hongrie, Pologne, Russie).
Des races comme le Shagya, le Tersk ou encore l’Arabe polonais doivent une partie de leurs caractéristiques à l’apport du sang Koheilan, notamment en matière de vigueur, d’endurance et de type oriental marqué.
Aujourd’hui encore, cette lignée reste une référence génétique dans les programmes visant à préserver ou restaurer le type originel du cheval arabe.
La lignée Koheilan fait partie des cinq lignées mères originelles du cheval arabe, connues sous le nom d’Al Khamsa, selon la tradition orale des tribus bédouines du désert d’Arabie. Son nom viendrait de la beauté particulière des yeux des chevaux, semblables à des paupières soulignées de khôl (kuḥaylān en arabe).
D’après la légende, Koheilan serait l’une des cinq juments qui revinrent vers le prophète Mahomet lorsqu’il les appela, malgré leur soif – un signe de loyauté et de noblesse.
Cette lignée fut décrite en détail dès le XVIIe siècle par le voyageur ottoman Evliya Çelebi, puis par le comte polonais Wenceslas Séverin Rzewuski au début du XIXe siècle, qui lui consacra de longues observations dans ses manuscrits. Il considérait le Koheilan du Nejd comme le cheval « le plus noble et souvent le plus beau du monde », au sang « pur et inaltéré ».
À partir du XIXe siècle, les chevaux Koheilan furent exportés vers l’Europe centrale et la Russie, où ils influencèrent durablement des races telles que le Shagya en Hongrie ou le Tersk en Russie. Leurs qualités de résistance, de force et de fiabilité en ont fait des chevaux très prisés, notamment pour les courses d’endurance.
Aujourd’hui encore, la lignée Koheilan est considérée comme un patrimoine génétique précieux, notamment dans les pays arabes, en Iran et dans certains haras d’Europe de l’Est, où elle continue de perpétuer l’image du cheval arabe noble, puissant et fidèle à ses origines tribales.
Le Koheilan est réputé pour son tempérament équilibré, à la fois digne, stable et volontaire. Issu d’un élevage bédouin exigeant, il a été sélectionné pendant des siècles pour ses qualités mentales autant que physiques.
On lui reconnaît une grande fidélité envers l’humain, une docilité naturelle, ainsi qu’une forte capacité d’adaptation aux conditions difficiles. Ce cheval montre une intelligence vive, une bonne réactivité sans nervosité excessive, et une volonté constante de bien faire, ce qui en fait un compagnon fiable pour le travail comme pour l’endurance.
Son comportement courageux et réfléchi en fait également un cheval sûr en extérieur, souvent décrit comme instinctivement protecteur de son cavalier. Les Bédouins lui prêtaient même une forme de prescience, capable de choisir le meilleur chemin dans le désert.
L’élevage traditionnel de la lignée Koheilan est historiquement associé aux régions désertiques du Nejd, au centre de l’Arabie saoudite, là où les tribus bédouines ont développé et préservé cette lignée pendant des siècles.
À partir du XIXe siècle, les chevaux Koheilan ont été exportés vers de nombreux haras nationaux européens, en particulier en Hongrie (haras de Bábolna), en Pologne (Janów Podlaski) et en Russie, où ils ont profondément influencé les races locales comme le Shagya et le Tersk.
Aujourd’hui, des lignées Koheilan pures ou partiellement conservées sont encore élevées en Arabie saoudite, en Iran (notamment dans le Khouzistan), en Égypte, et dans certaines lignées de chevaux arabes polonais et hongrois. Ces zones d’élevage témoignent de la large diffusion historique et de la valeur génétique durable de cette lignée.
La lignée Koheilan suscite un intérêt croissant chez les éleveurs soucieux de préserver les souches arabes originelles, notamment dans les pays du Golfe, en Iran, et dans certains haras européens spécialisés.
Grâce à son prestige historique, sa valeur génétique reconnue et ses qualités fonctionnelles (endurance, rusticité, tempérament fiable), le Koheilan est de plus en plus recherché dans les programmes de conservation génétique et dans certaines disciplines sportives comme l’endurance équestre.
Toutefois, sa diffusion reste limitée en raison de l’absence de stud-book centralisé, et de la difficulté à tracer les lignées pures dans certains pays. Les perspectives d’avenir dépendent donc fortement de la volonté des éleveurs traditionnels et des organismes de sélection nationaux à reconnaître et à valoriser cette lignée au sein des chevaux arabes.
La reconnaissance internationale croissante des lignées bédouines, notamment via la World Arabian Horse Organization (WAHO), pourrait à terme renforcer la place du Koheilan dans l’élevage moderne.