Nickel de Vives, un hongre Mérens de pure race. - Photo : Didier.tresse
Poids : 400 – 500 kg
Taille : 145 – 155 cm
Atchoum du Marlet, champion de la race de Mérens lors du championnat national de 2019 et de 2022, monté par Colleen Gouin. - Photo : Tsaag Valren
Le cheval de Mérens, aussi appelé "cheval de montagne ariégeois", est une race originaire des vallées pyrénéennes de l'Ariège, notamment autour du village de Mérens-les-Vals, situé non loin d’Ax-les-Thermes, dans le Pays de Foix et le Pays d’Olmes.
Origine géographique précise :
Région : Ariège, Occitanie, sud-ouest de la France.
Zone cœur : Haute Ariège, vallée de l’Ariège, plateau de Beille, cols de transhumance vers l'Andorre et le Couserans.
Climat : montagnard, rigoureux, avec des hivers longs et enneigés, des étés courts.
Environnement : terrains escarpés, estives, forêts, prairies d’altitude.
Cheval emblématique des populations pastorales ariégeoises : utilisé traditionnellement pour les travaux agricoles, le bât, les déplacements dans les vallées et la transhumance. Étroitement associé à la vie rurale montagnarde : compagnon du berger, du muletier et du paysan.
Il apparaît dans les fêtes traditionnelles locales, les transhumances festives, les marchés d’automne, et les légendes pyrénéennes.
Le cheval de Mérens présente une grande importance génétique en tant que race rustique autochtone des Pyrénées. Son patrimoine génétique est précieux pour plusieurs raisons :
– Rusticité exceptionnelle : il est particulièrement bien adapté aux conditions climatiques difficiles, aux terrains accidentés et à la vie en extérieur. Cette rusticité en fait un excellent réservoir génétique pour renforcer la résistance et l’endurance dans d’autres lignées.
– Fertilité et longévité : réputé pour sa fertilité naturelle, sa maturité précoce et sa longévité, il transmet ces atouts à sa descendance.
– Race de conservation : longtemps menacé d’extinction, le Mérens est aujourd’hui reconnu comme race patrimoniale française protégée, bénéficiant de programmes de sauvegarde (SHERPA, IFCE).
– Génotype montagnard ancien : il partage des traits avec des chevaux préhistoriques, ce qui en fait une race primitive au génotype unique, utilisée dans certaines études génétiques ou croisements conservatoires.
– Amélioration de l’endurance et du mental : il peut être utilisé en croisement pour transmettre calme, docilité et endurance, notamment dans des programmes de sélection destinés au loisir, au tourisme équestre ou à la thérapie.
Origines anciennes et légende pyrénéenne :
Le cheval de Mérens tire son nom du village de Mérens-les-Vals, situé dans les hautes vallées ariégeoises des Pyrénées françaises. Il appartient au groupe des petits chevaux de montagne, proches de types très anciens. Certains auteurs le rattachent à un cheval préhistorique, apparenté aux représentations de la grotte de Niaux ou de Lascaux, en raison de sa robe noire et de sa silhouette primitive.
On lui prête aussi des origines ibériques, voire romaines, tant sa morphologie rappelle certains chevaux méditerranéens. Ce cheval noir, robuste et rustique, aurait accompagné les populations locales dans leurs travaux agricoles et leurs transhumances depuis des siècles.
Compagnon des guerres et du travail :
Durant le Moyen Âge, le Mérens est utilisé comme cheval de bât, de guerre et de trait léger. Il transporte les marchandises à travers les cols pyrénéens, tracte les charrues, et accompagne les bergers dans les estives. Sa résistance, sa sobriété et sa docilité en font un compagnon fiable du quotidien rural montagnard.
On le retrouve aussi dans les armées napoléoniennes, où sa capacité à évoluer en terrain difficile est appréciée.
Déclin au XXe siècle et menace d’extinction :
Avec la mécanisation de l’agriculture et l’abandon progressif des traditions de montagne, le Mérens connaît un déclin dramatique au XXe siècle. Dans les années 1970, la race est menacée de disparition. On ne compte alors plus qu’un petit nombre d’individus, souvent en croisement avec d’autres chevaux.
Sauvegarde et renaissance :
Dans les années 1980, une poignée d’éleveurs passionnés, souvent néo-ruraux, relancent la race avec un double objectif : préserver le patrimoine génétique pyrénéen et promouvoir un cheval adapté à de nouvelles pratiques (loisir, randonnée, tourisme vert).
Le stud-book du Mérens, créé en 1948, est réorganisé. Des standards stricts sont établis pour garantir la pureté et la typicité de la race. La création de la SHERPA (Syndicat Hippique des Éleveurs de la Race Pyrénéenne Ariégeoise) permet une gestion rigoureuse de la reproduction.
Reconnaissance nationale et internationale :
Aujourd’hui, le Mérens est reconnu comme race française officielle et fait partie du patrimoine vivant des Pyrénées. Il participe à de nombreux salons (comme le Salon de l’Agriculture), spectacles et démonstrations d’attelage.
Des élevages se développent hors de l’Ariège, en France et dans plusieurs pays européens, notamment en Belgique, en Allemagne ou en Italie, où le Mérens est apprécié pour sa fiabilité, sa polyvalence et son esthétique rustique.
Le Mérens est réputé pour son tempérament équilibré et sa grande intelligence. Très calme, docile et coopératif, il noue facilement des liens avec l’humain, ce qui en fait un excellent partenaire, aussi bien pour les débutants que pour les cavaliers confirmés.
Il se distingue par :
– une grande douceur, souvent décrite comme rassurante voire thérapeutique,
– une volonté de bien faire, qui facilite l’apprentissage et l’éducation,
– une curiosité naturelle, sans nervosité excessive,
– un caractère franc, mais parfois un peu indépendant chez certains sujets élevés en semi-liberté.
Cette personnalité fait du Mérens un cheval polyvalent, adapté à une grande variété de disciplines : randonnée, équithérapie, attelage, TREC, ou simple loisir. Il apprécie la vie en troupeau, la liberté et les relations stables avec ses congénères comme avec l’humain.
"Bien traité et éduqué avec respect, le Mérens donne le meilleur de lui-même, avec loyauté et sérénité."
Le cheval de Mérens est historiquement élevé dans les Pyrénées ariégeoises, son berceau d’origine. Il est particulièrement associé à la haute vallée de l’Ariège, autour des communes de Mérens-les-Vals, Ax-les-Thermes et le plateau de Beille. Ces zones de montagne rude et boisée ont façonné la rusticité de la race.
Aujourd’hui, l’élevage s’est étendu à d’autres régions françaises, notamment :
– Occitanie (Ariège, Haute-Garonne, Aude, Pyrénées-Orientales)
– Nouvelle-Aquitaine (Haute-Vienne, Corrèze)
– Auvergne-Rhône-Alpes (Cantal, Lozère)
On trouve également des élevages dans d’autres pays européens, comme :
– l’Allemagne, la Suisse, l’Italie, la Belgique, souvent à des fins de randonnée ou de conservation.
La transhumance estivale reste une pratique vivante dans les Pyrénées, où les Mérens sont pâturés en liberté en altitude, ce qui participe à la sélection naturelle de la race.
Le cheval de Mérens bénéficie aujourd’hui d’un renouvellement d’intérêt, tant pour ses qualités physiques que pour son caractère fiable et polyvalent. Après avoir frôlé l’extinction dans les années 1970, la race a été préservée grâce à des programmes de sauvegarde structurés, et elle connaît depuis une reconnaissance croissante.
Les principales tendances observées sont :
– Une stabilisation des effectifs, avec un nombre de naissances relativement constant chaque année, principalement en Ariège.
– Une demande croissante pour l’équitation de loisir, le tourisme équestre et la médiation animale, où le Mérens excelle grâce à son calme et sa rusticité.
– Le développement d’élevages éthiques et extensifs, en cohérence avec les valeurs de durabilité et de bien-être animal.
– Une présence renforcée à l’international, notamment en Allemagne, Suisse, Italie et Belgique, avec des passionnés qui contribuent à diffuser la race hors de son berceau.
La race reste cependant vulnérable : la faible variabilité génétique et le nombre limité de reproducteurs nécessitent une gestion rigoureuse des croisements. Le maintien d’un type rustique fidèle aux origines est aussi un enjeu face à certaines dérives de sélection.
En résumé, l’avenir du Mérens semble prometteur, à condition de maintenir un équilibre entre préservation du patrimoine génétique et adaptation aux usages modernes.
Le Mérens est reconnu pour sa solide constitution et sa grande rusticité. Élevé historiquement en montagne, souvent en semi-liberté, il a développé une résistance naturelle aux intempéries, au froid, et aux variations alimentaires.
Il présente généralement :
– une excellente santé générale,
– une longévité remarquable,
– des sabots durs souvent laissés non ferrés, bien adaptés aux terrains accidentés,
– une fertilité naturelle élevée, avec peu de complications à la reproduction.
Prédispositions ou points de vigilance :
– Aucune maladie génétique grave spécifique à la race n’a été identifiée à ce jour.
– Comme toutes les races à base génétique restreinte, une attention doit être portée à la diversité génétique pour éviter les consanguinités.
– Certains sujets élevés en liberté peuvent se montrer moins sensibles aux soins classiques (vermifugation, manipulation) s’ils ne sont pas régulièrement manipulés.
Dans l’ensemble, le Mérens est une race peu sujette aux pathologies, qui demande cependant un mode de vie adapté à sa nature rustique : grands espaces, activité régulière, alimentation simple et fourrage de qualité.
Allure naturelle à quatre temps, lente et régulière. Le Mérens présente un pas ample, sûr et confortable, adapté aux longues randonnées en terrain accidenté.
Allure diagonale à deux temps, avec suspension. Le Mérens offre un trot élastique, dynamique et bien cadencé, souvent apprécié en attelage ou en TREC.
Allure sautée à trois temps. Le galop du Mérens est énergique mais bien équilibré, adapté aux terrains variés malgré sa morphologie trapue.
Comme chaque année en cette saison, les chevaux de Mérens ont effectué leur transhumance pour passer l'été en estives. Une tradition et une belle expérience pour les éleveurs et pour les volontaires qui les accompagnent.